Je reçois souvent des parents inquiets que leurs enfants ne soient pas conciliants lors de la séance photo. Ils se disent « comment va-t-on faire si il pleure? » « Qu’est-ce qui va se passer, est-ce qu’il va bien vouloir? » « Est-ce qu’il va faire une crise ? » « Va-t-il être souriant? »…. une inquiétude normale surtout quand on est parent d’enfant entre 18 mois et 3 ans et demi. Un âge souvent difficile pour faire coopérer les enfants sur des activités imposées.
Je vous livre toutes mes astuces pour faire coopérer ces petits enfants qui aiment décider par eux-mêmes.
La première chose quand je vous reçois c’est que je m’intéresse toujours et en premier lieu à votre enfant 🙂 Ne le prenez pas mal si je vous accueille en regardant votre enfant, c’est vraiment important pour qu’il puisse se sentir en confiance dès son arrivée. Au début de la séance, je prends toujours le temps pour faire connaissance, il y a des enfants chez qui cela va être très naturel et vont y parvenir très vite. Pour d’autres, ça sera plus long ; ils ont besoin d’un temps d’observation de s’approprier les lieux de regarder ce qui se passe avant de pouvoir faire confiance.
Sur les séances photos que je propose, ce temps est toujours pris en compte. Je suis photographe d’enfants car je les aime vraiment ; et l’opposition , l’affirmation de soi fait partie d’eux et de leur construction identitaire. Je les accepte avec cela. Si votre enfant pleure ou ne coopère pas, je sais me montrer patiente et à l’écoute. J’aime prendre en compte chaque enfant chaque différence avec tout ce qu’il est. Quand un enfant ne veut pas coopérer c’est qu’il y a une raison peut-être pas valable pour nous mais valable pour lui et c’est ce qu’il demande qui soit entendu. On pourrait se dire « il le fait exprès » ou encore : « il va gâcher votre séance », « c’est juste pour nous embêter ». Je vous assure que non, il nous appelle pour que l’on entende son besoin qu’il ne sait pas exprimer. Quelque chose le dérange. Alors je prends le temps d’y réfléchir « Est-ce qu’il ne veut pas parce que la séance est dirigée vers son petit frère ou sa petite sœur? Est-ce qu’il est jaloux? » ; « Est-ce que c’est à cause de ce nouvel environnement qu’il ne maîtrise pas et qu’il ne connait pas? Est-ce que c’est la peur du matériel? Est-ce que ça l’impressionne? » ; « Est-ce qu’il a besoin qu’on s’occupe de lui, que l’on joue avec lui ou bien qu’on l’implique plus? »
Alors j’essaye, je tâtonne, je vois comment ils réagissent à mes propositions. La plupart du temps les enfants de 2/3 ans aime bien que l’on prenne un temps de jeu avec eux. Ils aiment aussi souvent que l’on s’intéresse à quelque chose qui leur appartient: leur doudou, un petit jouet, leurs jolies chaussures super cool qu’ils viennent d’avoir…. Alors je prends ce temps pour apprendre qui ils sont, pour les comprendre, pour m’intéresser à eux. Généralement cela fonctionne presque à chaque fois. Parfois cela prend plusieurs dizaine de minutes et parfois c’est très rapide.
Dans les cas ou cela ne fonctionne pas c’est que le besoin est plus profond, il peut avoir faim soif, chaud ou avoir sommeil…
Pour éviter ces situations dans la mesure du possible, il faut prévoir :
- un en-cas avant la séance ou pendant la séance.
- un coucher tôt la veille de la séance.
- de lui proposer une sieste avant la séance ou dans la voiture lorsque vous venez.
- L’habiller en plusieurs couches que l’on peut défaire car il fait chaud dans le studio.
Toutes ces anticipations nous aideront beaucoup à ce que votre enfant soit dans les meilleures conditions pour la séance photo.
Je me souviens que lorsque j’étais maman de mes tout petits bébés, j’étais toujours très inquiète sur comment ils allaient réagir lorsque je sortais. Les journées sont millimétrées, entre les siestes du matin et celles de l’après-midi et les repas, il y a très peu de créneaux dans la journée où l’on sait que notre enfant va être au maximum de sa forme. Il y a beaucoup plus de moments en revanche où l’on sait qu’il peut être tendu.
Dites vous que cette belle séance photo va être un événement particulier, comme une sortie culturelle ou bien une veillée plus tardive chez des amis.
Pour cette journée, il aura peut-être son doudou ou sa tétine un peu plus souvent que d’habitude ou qu’il mange un gâteau alors que d’habitude il ne grignote pas entre les repas. Les enfants savent vite faire la part des choses entre la routine du quotidien à la maison et les sorties exceptionnelles. Prenez en considération que c’est un événement exceptionnel.
Récemment, j’ai reçu en séance photo une petite fille d’un peu plus de 2 ans qui venait avec son petit frère de quelques mois. Dès son arrivée tout indiquait qu’elle avait besoin qu’on lui porte de l’attention : elle a fait le tour du studio en chaussures en marchant sur les décors et touchait à tout ce qui se trouvait sur son passage. Ma première réaction a été de me dire, qu’il allait peut être falloir un peu de temps pour qu’elle me fasse confiance et qu’elle entre das le jeu de la séance.
Je me suis suis très vite dit qu’elle pouvait être fatiguée et affamée puisque c’était juste avant midi ; que peut-être elle était jalouse que cette séance soit destinée à son petit frère et non pour elle. Après tout ce petit frère prend toute la place depuis qu’il est là. J’ai alors laissé la Maman avec son petit frère et je me suis occupée d’elle : je lui ai retiré ses chaussures, demandé comment s’appelait son doudou. Et comme il était difficile de gagner sa confiance, j’ai procédé par petite touche: j’ai d’abord pris en photo son petit frère et de temps en temps, entre chaque prise, je m’intéressais à elle. Je venais la voir, lui faisais une petite chatouille dans le cou, un petit sourire… A la fin de la séance, elle n’avait toujours pas envie de faire les photos et plus ça allait plus elle semblait avoir faim et être fatiguée. Alors elle a enchaîné les bêtises : tirer sur le décor, bouger son petit frère, plier mes photos de démonstration, grimper sur le canapé, toucher au cadre ….
Alors, j’ai pris 5 minutes pour chercher un jeu qui la fasse rire. Au début elle faisait semblant de ne pas rire, elle se retenait et tenait bon pour ne pas lâcher sa position et puis au fur à mesure un petit sourire est apparu. Je l’ai vu commencer à réussir à me faire confiance et puis petit à petit je l’ai amenée sur le décor j’ai continué mon jeu pour la faire rire ; pendant ce temps, j’ai posé petit frère à côté d’elle. Sa maman est restée à côté de petit frère. J’ai pu faire la photo tranquillement avec presque un demi sourire.
La maman était enchantée d’avoir une photo de se 2 amours. La séance passait et elle était désespérée à l’idée qu’elle n’aurait pas ses deux enfants l’un à côté de l’autre sur une photo.
La photo n’est pas parfaite mais nous avons réussi à la faire sans brusquer, sans forcer tout en douceur.
Cet exemple est l’un des cas le plus difficile que j’ai eu. J’ai eu envie de vous le partager pour vous rassurer, pour vous dire que quoiqu’il arrive nous ferons de belles photos. Soyez sereins 🙂
En résumé il faut que la séance photo se passe bien voici les petites astuces:
prendre un petit encas
faire faire une petite sieste à votre enfant
apporter sa tétine et/ou son doudou
vous intéresser à lui
ne pas le forcer
jouer
chanter des comptines
lui demander comment il se sent
lui proposer des choix (ex: tu veux faire la photo avant ou après le câlin?)
l’impliquer dans une tâche (ex: peux-tu amener la tétine de ton petit frère à Florine?)
Très rassurant et enrichissant, merci beaucoup !